Arbitres
Interview croisée de nos nouveaux arbitres
Lora Bühler et Vincent Bigler.
Lora Bühler
31 ans, enseignante dans le primaire depuis 10 ans et côtoie des enfants de 10 à 13 ans.
Vincent Bigler
46 ans, diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Neuchâtel. Possède son agence de création de sites web et de marketing digital.
Quelle est ton expérience - carrière dans le football en dehors de l’arbitrage ?
LB : Passionnée de sport, j’en ai toujours fait beaucoup y trouvant une manière saine d’évacuer mon stress et mon trop plein d’énergie. Le football a été l’un des sports que j’ai pratiqué pendant 6 ans étant plus jeune. C’était alors un sport que j’aimais regarder à la télévision et que je commentais souvent avec mes frères. C’était alors une attirance qui restait lointaine et me semblait inaccessible.
VB : J'ai commencé le foot à l'âge de 5 ans à Cortaillod en juniors F, j'ai été entraîneur de juniors pendant 10 ans et actif jusqu'en 2ème ligue, aujourd'hui j'essaie tant bien que mal de jouer en vétérans, mais l'âge et les blessures me rappellent que je ne peux plus jouer comme avant. J'ai toujours été un peu caractériel sur un terrain et c'est pour faire mon méa culpa que j'ai décidé de rester dans le milieu du foot et faire arbitre. Mon emploi du temps de me permet plus d'entraîner, c'est donc naturellement que je me suis lancé le défi de l'arbitrage.
Quelle a ou ont été tes motivations à t’inscrire aux cours de formation pour devenir arbitre de football?
LB : Il y a quelques années, j’ai fait connaissance d’arbitres qui m’ont fait découvrir le football sous un autre angle. L’un deux étant devenu mon conjoint. J’ai petit à petit pris goût aux critiques de match en analysant les décisions de l’arbitre, les fautes et les hors-jeux. Assister aux matches, aux conversations avant et après match m’ont fait comprendre qu’un match de foot peut être bien plus qu’un simple sport de compétition. Les prises de décisions rapides, sans hésitation, la sûreté dans ses choix, ainsi que la gestion de plusieurs tâches à la fois m’ont rapidement intrigué. J’ai vu une opportunité de découvrir ce sport populaire sous un autre angle, ainsi que la possibilité d’améliorer mes capacités de gestion du stress et de développer mes capacités de prise de décision.
VB : En dehors du foot, je pratique aussi le tennis et c'est mon partenaire de tennis Mathieu Bongiovanni, lui-même arbitre qui m'a donné l'envie après avoir assisté à quelques-uns de ses matchs.
Quels sont tes buts en tant qu’arbitre maintenant que tu as commencé à arbitrer tes premiers matchs?
LB : Tout d’abord je me suis fixé comme objectifs de prendre de l’assurance, d’améliorer mes gestes techniques et ma position sur le terrain. Ensuite, je souhaite affiner mon analyse des situations complexes.
VB : Ma première motivation est de garder un pied dans le milieu du foot et prendre du plaisir à être au coeur des matchs. Nous avons reçu une belle formation de la part de l'ASF et tout est mis en oeuvre pour que l'on puisse progresser, nous sommes suivis, conseillés et mon but est de commencer avec les juniors C, apprendre le positionnement, les règles basiques du football, une bonne condition physique pour évoluer jusqu'en 3ème ligue comme arbitre principal. Gérer un match d'adultes seul est un challenge qui me motive
Quel a été ton sentiment après ton premier match? Vois tu toujours l’arbitre de la même manière?
LB : Je ne vais pas vous cacher qu’avant mon premier match j’étais très stressée. C’est comme si en portant les habits d’arbitre je me suis rendu compte de la grande responsabilité qui m’incombait. J’avais peur de décevoir les joueurs et j’étais stressée de me mélanger les pinceaux lors de la gestuelle... Mes premiers matchs m’ont permis de voir à quel point l’arbitrage est complexe, peut-être même plus que le rôle des joueurs : il faut savoir anticiper, analyser, trancher, calmer ou encore diriger. Ces premières expériences d’arbitre m’ont encore plus donné envie de le pratiquer. J’ai encore plus de respect et d’admiration envers les arbitres et je suis fière de pouvoir dire que j’en suis également une aujourd’hui.
VB : Très bon sentiment, nous étions 2 arbitres et un parrain, ce qui nous a permis d'avoir du recul sur le match, sur les décisions, les placements, l'administratif. C'est un sentiment agréable d'être accompagné et au vu des déplacements à effectuer sur le terrain et des décisions immédiates à prendre, je ne peux plus voir le football de la même manière.
Si tu devais motiver un potentiel nouveau candidat ou candidate arbitre, que lui dirais-tu ?
LB : Si le football est ta passion, si tu es un sportif et si tu apprécies les apports sociaux liés au sport alors l’arbitrage est un bon moyen de continuer à vivre ta passion, de développer tes qualités d’athlète et de prendre de l’assurance. L’arbitrage te permet d’approfondir tes connaissances des Lois du jeu, d’être au cœur des matchs, proches des joueurs, tout en jouant un rôle essentiel. Un rôle qui te permet d’endosser avec fierté et humilité une position souvent critiquée mais d’autant plus valorisante.
VB : Je ne peux qu'encourager une personne passionnée de football de venir voir des matchs et observer le travail de l'arbitre sachant que lorsque l'on se lance ce défi, nous sommes soutenus, c'est un vrai plaisir d'arriver 1h avant le match et d'être au coeur des 2 équipes qui vont s'affronter. Il y a un aspect psychologique très intéressant mais également d'approfondir les règles de ce sport que l'on croit connaître mais qui parfois peuvent être surprenantes.
Où te vois tu dans 5 ans? Quelle carrière envisages-tu dans l’arbitrage?
LB : Je pense avoir une grande marge de progression. Les opportunités sont nombreuses et je me réjouis de découvrir toujours plus de ce sport fascinant. C’est difficile de se projeter dans une carrière d’arbitre à 31 ans, mais je suis ouverte aux opportunités qui s’offriront à moi. Aujourd’hui, le simple fait de progresser à chaque match et de perfectionner mes qualités d’arbitre me semble un bon objectif. D’ici 5 ans, je pense pouvoir gérer des matchs plus importants que des matchs de juniors.
VB : J'aimerais beaucoup être dans un trio d'arbitres, aller plus loin dans ma formation et découvrir l'arbitrage avec des juges de touche.
Est-ce que ton club te soutient dans ta démarche
LB : Oui totalement. J’ai été bien accueillie en étant informée de toutes les démarches et procédures. Le responsable des arbitres du club (Benjamin Voca), a pris le temps de m’expliquer leurs offres et leurs manières de soutenir l’arbitrage. Il a également pris des nouvelles à chaque étape de la formation et est venu voir mon premier match. Il m’a donné quelques conseils et m’a apporté son soutien.
VB : Oui, je suis dans le club du FC Colombier, Kim Passos le président est très attentif à mon évolution, à mon confort, à mon équipement, c'est très appréciable de se sentir soutenu par son club.
La formation se déroule sur un week-end complet mais dès la saison prochaine nous proposerons une formation en ligne. Est-ce que tu penses que cela pourra motiver de nouveaux candidats?
LB : Oui je pense que cela rendrait la formation plus accessible. Le fait de pouvoir suivre la formation en ligne permet à n’importe qui de la faire durant son temps libre. Bien que le côté pratique et la camaraderie créée lors des formations en présentiel puisse manquer.
VB : Je ne sais pas quoi répondre, le fait de tous se retrouver ensemble pour le weekend de formation a été une expérience très enrichissante, parfois long, car nous avons dû apprendre les 17 lois du football avec des exercices pratiques également et un test physique. Je n'arrive pas à dire si une formation en ligne est adaptée pour une formation de football. J'ai aimé le partage avec les autres candidats, la possibilité de les connaître personnellement et de s'aider dans des moments de fatigue par exemple. Je ne pense pas qu'une formation en ligne soit adaptée pour devenir arbitre, mais j'encourage en tout cas l'ASF de tester cette option.